martes, 30 de octubre de 2007

Editorial du Seuil anuncia la aparición del nuevo Seminario de Lacan para el 8 de noviembre.


Le Seuil annonce la parution, le 8 novembre, d’un nouveau Séminaire de J.Lacan: Le Séminaire – Livre XVIII
D'un discours qui ne serait pas du semblant
Jacques Lacan
Le Seuil

Titre de prime abord énigmatique. Donnons le mot : il s’agit de l’homme et de la femme - de leurs relations les plus concrètes, amoureuses et sexuelles, dans leur vie de tous les jours, oui, comme dans leurs rêves et leurs fantasmes. Cela n’a rien à faire, bien entendu, avec ce que la biologie étudie sous le nom de sexualité. Faut-il pour autant laisser ce domaine à la poésie, au roman, aux idéologies ? On tente ici d’en donner une logique. C’est retors.Dans l’ordre sexuel, il ne suffit pas d’être, il faut encore paraître. Cela est vrai des animaux. L’éthologie a détaillé la parade qui précède et conditionne l’accouplement : c’est, dans la règle, le mâle qui fait signe à sa partenaire de ses bonnes dispositions, par l’exhibition de formes, couleurs, postures. Ces signifiants imaginaires constituent ce que nous appelons des semblants. On a pu aussi bien les mettre en valeur dans l’espèce humaine, et y trouver matière à satire. Pour y trouver matière à science, il convient de les bien distinguer du réel qu’ils voilent et manifestent à la fois, celui de la jouissance.Celle-ci n’est pas la même pour l’un et l’autre sexes. Difficilement localisable du côté femme, et à vrai dire diffus et insituable, le réel en jeu est, du côté homme, coordonné à un semblant majeur, le phallus. D’où il ressort : que, contrairement au sens commun, l’homme est l’esclave du semblant qu’il supporte, tandis que, plus libre à cet endroit, la femme est aussi plus proche du réel ; que rencontrer sexuellement la femme est toujours pour l’homme mettre le semblant à l’épreuve du réel, et vaut comme “heure de vérité“ ; que, si le phallus est apte à signifier l’homme comme tel, “ tout homme “, la jouissance féminine, pour n’être “ pas-toute “ prise dans ce semblant, fait objection à l’universel.Dès lors, une logique est possible en effet, si l’on a le nerf d’écrire ainsi la fonction phallique, Ф(x), et de formaliser les deux modes distincts, pour un sujet, de se sexualiser, en s’y inscrivant comme argument. Cette élaboration demande : de passer outre les mythes inventés par Freud, l’Œdipe et le Père de la horde ( Totem et tabou ) ; de mobiliser Aristote, Pierce, la théorie de la quantification ; d’élucider la vraie nature de l’écrit, en passant par le chinois et le japonais.Au terme du parcours, on saura donner sa valeur exacte à l’aphorisme lacanien : “Il n’y a pas de rapport sexuel“.
Jacques-Alain Miller(From le site du Seuil)