miércoles, 24 de junio de 2009

Discusión de Lévi-Strauss y Lacan en la Sociedad Francesa de Filosofía (26 de mayo de 1956)



El 26 de mayo de 1956, Lévi-Strauss realizó una presentación en la Sociedad Francesa de Filosofía, con el título "Sur les rapports entre la mythologie et le rituel". Al final de la conferencia se produjo una interesante discusión, en la que Lacan tomó la palabra y le hizo a Lévi-Strauss una especie de "reproche". Las palabras de Lacan fueron recogidas y publicadas en el último libro de la colección "Paradoxes", cuyo título general fue "Le mythe individuel du nevrosé", Seuil, Paris, 2007 (único volumen de la colección que aún no fue publicado en español, y del que he tomado la imagen para este posteo). Lamentablemente, en esta edición el texto de Lévi-Strauss no está, y cuesta un poco comprender a qué responde Lacan con sus palabras.

Luego de una búsqueda no poco extensa, he podido dar con el acta completa de esa reunión, la que incluye las palabras de Lacan. Y, aunque el texto está en francés, es de valor para comprender ciertos puntos en los que Lacan y Lévi-Strauss comenzaban a tomar distancia.

Entonces, para los lectores inquietos, copio a continuación el argumento presentado por Lévi-Strauss para la reunión, y a continuación, el link para descargar el texto completo.

Espero que les resulte de utilidad.

Cordialmente

PP

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M. Claude Lévi-Strauss, Directeur d'Études à l'École pratique des
Hautes Études, a présenté à la Société les arguments suivants:

On conçoit parfois le mythe comme la projection du rite, sous forme
de représentations ; ou bien c'est le rite qui illustre le mythe, à la façon
de tableaux en action. Dans les deux cas, le rapport entre mythe et rite
apparaît comme une redondance. Mais s'il existe une homologie entre
les deux ordres, qu'est-ce qui rend leur distinction nécessaire ? En fait,
tous les mythes ne correspondent pas à des rites et inversement ;
l'homologie n'est démontrable que dans un petit nombre de cas ;et elle
ne fournit pas la raison de cette étrange duplication.
En analysant et en discutant un exemple précis, emprunté aux
Indiens des plaines de l'Amérique du Nord, le conférencier se propose
de montrer que cette prétendue homologie n'existe pas toujours ; elle
constitue plutôt un cas particulier d'une relation plus générale entre
mythe et rite, et entre les rites eux-mêmes. La vaste famille de mythes
des Indiens Pawnee, qui se caractérise par le thème du garçon enceint ,
ne reflète ni ne fonde immédiatement aucun des rites de cette tribu ;
par contre, on y retrouve une image symétrique et inversée des rites de
tribus voisines et – en choisissant un plan de symétrie différent des
rites des Pawnee eux-mêmes. Pour parvenir à interpréter le thème du
garçon enceint de façon satifaisante, et pour le réintégrer dans un
ensemble significatif, deux opérations sont donc nécessaires : 1°
réduction du mythe et du rite à des structures provisoirement
indépendantes ; 2° découverte du rapport dialectique, et non pas
mécanique, qui existe entre ces structures et rend compte de leurs
différences. Ces deux opérations font appel à des procédés logiques
tels que permutations et transformations, qui permettent de formuler la
loi du passage d'une structure à une autre.
On espère montrer ainsi que l'analyse structurale des croyances, des
coutumes et des institutions n'a rien à craindre du formalisme (dont on
lui a souvent fait grief). Ce formalisme ne s'oppose pas aux
interprétations dialectiques : il y amène. On constate, en effet, que les
structures idéologiques entretiennent les unes avec les autres des rapports qui sont eux-mêmes de nature dialectique : elles se nient,
s'excusent ou se couvrent mutuellement. D'autre part, ces rapports
dialectiques mettent en cause d'autres aspects de la réalité sociale, et
même d'autres sociétés, que ceux ou celles dont ils paraissent relever
immédiatement ; et ils imposent donc, dans des conditions rendues seulement plus rigoureuses, un retour à la géographie et à l'histoire.

Para descargar el texto completo, hacé click aquí.