martes, 28 de octubre de 2014

Rose-Paule Vinciguerra. "Femmes lacaniennes" (Editions Michèle, 2014).




Dès le départ, la psychanalyse a mis en œuvre une subversion dans le discours tenu sur les femmes. Elle a autorisé ce qui s’est appelé une libération. Mais là où Freud était resté en suspens sur l’énigme de la femme, Lacan fit un pas de plus. Son abord de la question féminine, en ouvrant des perspectives inédites, a aussi produit un effet inattendu : il a changé la psychanalyse elle-même. Il a notamment apporté une lumière singulière sur les butées de fins de cures pour en renouveler l’approche. On ne termine plus aujourd’hui son analyse de la même façon. Le particulier de l’acte même du psychanalyste en a été modifié. Il sera donc ici question de l’affinité de la position des psychanalystes et de la position des femmes qui ne répondent ni l’une ni l’autre à une définition universelle.

Ces avancées de Lacan sur la sexualité féminine, l’au-delà de l’Œdipe, la fin de l’analyse et les nouvelles tâches du psychanalyste s’inscrivent dans la crise de l’ordre symbolique et le déclin du père dans la civilisation.
Quelles conséquences ces changements ont-ils opéré sur la dissémination des modes de jouir contemporains et quels effets sur la famille notamment ? Au XXIe siècle, une psychanalyse vivante ne saurait opposer bouche pincée à ces nouveaux enjeux. Ce sont aussi les siens.