Tout ce que vous
avez toujours voulu savoir sur la voix sans jamais oser le demander à votre
psychanalyste… Rarement la psychanalyse a abordé la question de la voix.
Lorsqu’elle l’a fait, c’est surtout à partir du texte (livret d’opéra, poème de
Lieder, etc.), réduisant les enjeux musicaux à celui du sens charrié par les
mots. Une telle approche nie la spécifi cité de la musique et du chant qui se
situent entre sens et jouissance.
Jean-Michel Vives
étudie la matérialité du son, la spécificité technique de l’art vocal à travers
l’histoire et l’analyse de trois pratiques artistiques : la musique religieuse
et les castrats, l’opéra, la techno. Il s’intéresse moins au « sens » de la
voix qu’au repérage de la place qu’occupe cet « obscur objet du désir » au sein
de la dynamique psychique d’un sujet, d’un groupe, d’une société. Car la voix
recèle une double vocation : elle est pacifiante mais peut aussi déchaîner les
passions.
À travers des
questions essentielles ou faussement futiles, il tente d’en dévoiler l’énigme :
Pourquoi les adolescents préfèrent-ils écouter de la musique techno plutôt que
leurs parents ? Pourquoi les castrats, qui avaient pour fonction de véhiculer
la parole divine à l’Église, ont-ils été perçus comme obscènes à l’opéra ?
Pourquoi la voix de Dieu est-elle inaudible ? Pourquoi déteste-t-on une
chanteuse qui rate son aigu alors qu’on compatit au faux pas du danseur ?
Pourquoi l’opéra est-il aujourd’hui devenu un genre de recréation ? Pourquoi
l’amoureux de la musique est-il un mélomane et non un mélophile ? Qu’est-ce qui
caractérise la voix des sirènes ? Pourquoi la plainte est-elle féminine ? Comment
le sujet conquiert-il sa voix ?