En quoi consiste ce « rapport sexuel » que Lacan déclare inexistant ? Quelle cible une telle affirmation vise-t-elle ?
Freud, pour sa part, s’était déjà démarqué d’une psychiatrie acharnée à soutenir l’existence d’un « instinct génésique » qui poussait l’homme vers la femme et réciproquement.
Un tel instinct reconduisait en plein xixe siècle la fiction normative du rapport sexuel édictée par la théologie morale médiévale — à qui l’on doit l’invention du mot même de « sodomie » pour désigner tous les comportements sexuels dans lesquels « la semence n’atteint point le bon vase ».
Lacan pousse le bouchon un peu plus loin, et l’étude de l’arrière-plan philosophico-médico-théologico-politique de son dictum incongru permet de mieux comprendre de quoi il retourne. Et jusqu’où il porte le fer à la jonction entre sexe et pouvoir.