Unique, Ariane ne l’est pas moins dans son accouplement avec Dionysos. Nietzsche en dessine le portrait : libre, elle sait y faire avec son fil, dompter la jouissance en excès dont souffre son amant ; elle en reçoit le don dans sa chair, elle l’apaise ; elle le sait, ce bourreau est aussi un mendiant qu’elle accueille en s’en faisant, femme sans au-delà, la prisonnière. Ainsi l’aime-t-elle. On en trouvera ici une nouvelle confirmation : il n’est de casuistique psychanalytique que celle, innovante, jamais stabilisée, et qui, pour cette raison même, invite l’exercice de l’analyse à se transformer afin d’être, lui aussi, de son temps – celui où la mort de Dieu et des dieux rend possible une reconfiguration de l’érotique.
viernes, 27 de junio de 2014
JEAN ALLOUCH. "Une femme sans au-delà". L'Ingérence divine III (EPEL, 2014)
Unique, Ariane ne l’est pas moins dans son accouplement avec Dionysos. Nietzsche en dessine le portrait : libre, elle sait y faire avec son fil, dompter la jouissance en excès dont souffre son amant ; elle en reçoit le don dans sa chair, elle l’apaise ; elle le sait, ce bourreau est aussi un mendiant qu’elle accueille en s’en faisant, femme sans au-delà, la prisonnière. Ainsi l’aime-t-elle. On en trouvera ici une nouvelle confirmation : il n’est de casuistique psychanalytique que celle, innovante, jamais stabilisée, et qui, pour cette raison même, invite l’exercice de l’analyse à se transformer afin d’être, lui aussi, de son temps – celui où la mort de Dieu et des dieux rend possible une reconfiguration de l’érotique.