sábado, 20 de agosto de 2011

Elisabeth Roudinesco. "Lacan, envers et contre tout" (Seuil, septiembre 2011)

L’homme continue à faire l’objet des interprétations les plus extravagantes, tantôt idole tantôt démon.

Mais le contexte, lui, a changé : l’époque héroïque de la psychanalyse a pris fin, nous vivons l’éclosion des psychothérapies, mille et une façons d’apaiser les souffrances contemporaines en vertu de pratiques toujours plus réglementées par l’Etat. Rappeler, dans ces conditions, ce que fut la geste lacanienne, c’est se souvenir d’abord d’une aventure intellectuelle et littéraire qui tint une place fondatrice dans notre modernité : liberté de paroles et de moeurs, essor de toutes les émancipations (les femmes, les minorités, les homosexuels), l’espoir de changer la vie, l’école, la famille, le désir.

Car si Lacan se situa à contre-courant de bien des espérances de l’après-68, il en épousa surtout les paradoxes, au point que ses jeux de langage et de mots résonnent aujourd’hui comme autant d’injonctions à réinstituer la société. Retour sur sa vie, son oeuvre, ce qu’elle fut, ce qu’il en reste, avec pour guide sa meilleure spécialiste.